mercredi 24 juillet 2013

ENTREPRENEUR AU FÉMININ


Stéphanie Pelaprat (DR)HIGH TECH

STÉPHANIE PELAPRAT, ENTREPRENEUR AU FÉMININ

A 23 ans, elle a monté sa start-up de réservation de restaurant, séduisant les investisseurs-gourous du web. Portrait à l'occasion de la journée de la Femme.

Entrepreneur se conjugue parfaitement au féminin. La preuve avec Stéphanie Pelaprat, start-upeuse de 29 ans qui fait sensation auprès des gourous du web français. Xavier Niel, Marc Simoncini ou Jacques-Antoine Granjon : les pontes ont investi dans son entreprise, Restopolitan.
Lancée en 2006, cette plate-forme de réservation de restaurants frôle le dépôt de bilan cinq ans plus tard. Restopolitan change alors de concept pour devenir une carte de membre. Moyennant 11 euros par mois, la société propose de réserver une table pour minimum deux et de se voir offrir un repas (hors boisson).
"Il y a un an, les bons plans resto ont explosé sur internet, mais beaucoup se résumaient à du discount", raconte-t-elle. "Nous avons eu l'idée d'investir le 'premium'." Aujourd'hui, plus de 1.200 restaurants sont partenaires de l'initiative, du bistrot à la table étoilée. Et plus de 200.000 personnes profitent du service, qui s'exporte au Luxembourg, en Espagne et en Suisse.

"Le high-tech est un milieu de mecs"

Stéphanie Pelaprat gère désormais une quarantaine de personnes et vise un chiffre d'affaire de 4 millions d'euros pour 2013. A l'heure de la Journée de la Femme, elle affirme que dans son parcours, "être une femme n'a jamais été ni un avantage ni un inconvénient. Être jeune m'a posé plus de problèmes puisqu'il faut tout le temps s'acharner et montrer que l'on en veut."
Après une école de commerce et un an dans une maison d'édition à New York, Stéphanie Pelaprat lance Restopolitan première version âgée d'à peine 23 ans. "C'était un peu déstabilisant, surtout lors de recrutement d'hommes qui avaient 15 ans de plus que moi. Il faut alors réussir à asseoir sa crédibilité par la preuve de son expérience."
Mais celle qui ne se voit "pas féministe dans l'âme" reconnaît que "le secteur du high-tech est un milieu de mecs. Être une femme m'a permis de dénoter et susciter l'intérêt, surtout chez les journalistes. Mais je n'en reste pas moins attendu au tournant. Au contraire !"
Les stéréotypes sexuels ont toutefois la vie dure. "Plusieurs fois, on m'a dit que j'avais réussi parce que je suis 'charmante'. C'est n'importe quoi !", s'élève Stéphanie Pelaprat. "Mais je ne me vexe pas. Je préfère pousser le mec dans ses retranchements pour qu'il mesure sa bêtise."

source : http://obsession.nouvelobs.com/high-tech/20130307.OBS1199/stephanie-pelaprat-entrepreneur-au-feminin.html