vendredi 22 juin 2018

Pourquoi les entrepreneurs sont-ils de plus en plus nombreux ?

Pourquoi les entrepreneurs sont-ils de plus en plus nombreux ?

Pourquoi les entrepreneurs sont-ils de plus en plus nombreux ?
Phénomène générationnel, besoin d'autonomie, désir d'exprimer sa créativité sans contrainte... La France comptait près de 600.000 entreprises supplémentaires en 2017.
Demain tous entrepreneurs? Mardi 22 mai, à Marseille, une Chaire de recherche sur le travail indépendant et les nouvelles formes d'entrepreneuriat était lancée sur le Campus de Kedge (fusion d'Euromed et ESC Bordeaux), symbole d'un mouvement exponentiel: les entrepreneurs et travailleurs indépendants sont de plus en plus nombreux en France. Selon l'Insee, en 2017, les créations d'entreprises ont augmenté de 7% par rapport à 2016, avec 591.000 nouvelles entreprises.
L'observatoire de l'Agence France Entrepreneur (AFE) a calculé l'indice entrepreneurial français. Selon les derniers chiffres qui datent de 2016, 32% de la population résidant en France a été placée à un moment ou à un autre dans une dynamique entrepreneuriale, soit 15 millions de personnes. «Aujourd'hui, un amphithéâtre dans une école de commerce, c'est un étudiant sur quatre qui a déjà sa micro entreprise. Avec la chaire que nous créons, nous cherchons à comprendre s'il s'agit d'un phénomène générationnel ou d'une lame de fond», explique Arnaud Lacan, professeur en Management à Kedge, qui pilotera la chaire.
Que recherchent les indépendants? Pourquoi ont-ils décidé de se lancer dans l'aventure seuls plutôt que de choisir la sécurité d'un CDI? Le travail indépendant traduit-il le désir de se mettre à son compte et d'être le maître de son propre destin?

L'idée?

«J'ai fait deux ans de salariat dans un bureau d'études. C'était une expérience positive mais j'avais besoin de créer ma boîte parce que ce que je voulais faire n'existait pas», raconte Charles Dumoulin. Le trentenaire a créé Atelier Nature, qui compte quatre salariés, deux associés et qui conçoit des Explor'Games, un concept entre la course d'orientation et l'escape game, animés par des applications smartphone. Aujourd'hui la société est présente au Puy du Fou ou encore en Chine et en Malaisie (Club Med). Elle se développe aussi sur les Parc Aventure.
Quant à Jérôme Permingeat, s'il s'est lancé dans l'aventure de l'entrepreneuriat, ce n'était pas parce qu'il avait une idée: «Le problème aujourd'hui c'est qu'un certain nombre de personnes refusent de se lancer tant qu'elles n'ont pas l'idée. Mais c'est une bêtise. À aucun moment, nous avons eu une idée de produit. La création de nœud-papillons est un concours de circonstances, une opportunité qui s'est présentée à nous, et ce qui m'a animé c'est ce besoin de liberté et de pouvoir créer quelque chose dont je suis fier». Avec Sylvain Flet, Jérôme a créé la marque Le Flageolet, qui fabrique depuis six ans des nœud-papillons «made in France». En sortant d'école de commerce, il avait le choix entre créer sa boîte et «souscrire au contrat social d'un gros groupe, c'est-à-dire me faire embaucher comme junior sans autonomie, puis devenir senior, toujours sans autonomie, réalisant des tâches sans vision d'ensemble, sans avoir véritablement la main sur mes projets», poursuit Jérôme.

Champ libre

C'est aussi ce que souligne Charles Dumoulin: «En créant mon affaire, je savais que je gagnerais aussi plus de champ en termes de créativité. Cela permet de suivre ses idées sans être limité mais aussi d'avoir une vision pour développer l'entreprise. D'ailleurs, pour favoriser la créativité qui améliore la qualité des produits, nous fonctionnons de manière horizontale. On essaye de favoriser l'épanouissement de chacun, c'est comme cela que les gens se sentent bien et qu'ils donnent mieux et plus». «La prédominance de la puissance de la valeur travail diminue aujourd'hui au profit de la création. L'activité professionnelle devient un élément de l'épanouissement. Le travail est une réponse pour échapper à la contrainte», analyse Arnaud Lacan, de Kedge.
Mais l'entrepreneuriat, c'est aussi une réponse à des aspirations générationnelles. «Les jeunes générations ont clairement plus envie d'indépendance et de s'accomplir dans le travail», note Olivier Kersalé, responsable innovation chez Initiative France. «Notre génération, contrairement à celle de nos parents n'est plus prête à subir des carrières linéaires, toutes faites. Elle a besoin de sens. D'ailleurs, tous les dirigeants que je rencontre formulent le même problème d'adéquation entre les salariés et l'entreprise», ajoute le patron du Flageolet en soulignant le «besoin de challenge, de changement, d'une reconnaissance plus rapide». Ce sens, lui, il l'a trouvé en créant des emplois, en faisant travailler des sous-traitants, en réalisant un joli produit et en créant un groupe made in France. Groupe, parce que Jérôme et Sylvain, qui emploient aujourd'hui six personnes, rachètent, ce mercredi, une vieille entreprise de tricots française de 30 salariés, Le Minor, qui fut d'ailleurs, jusqu'en 2010, le fournisseur de la Marine nationale avant que celle-ci ne se fournisse... en Roumanie!
Ce succès n'est pas le fruit d'un parcours sans faute. «Toutes les erreurs à ne pas faire, nous les avons commises: communication, positionnement produit... Ce sont des erreurs qui nous permettront de ne pas nous planter à l'avenir. Dans le monde de l'entreprise, l'erreur et l'échec sont condamnés. Mais le droit à l'erreur est fondamental lorsque l'on entreprend. Si nous avions été dans une entreprise, nous n'existerions plus». D'ailleurs, c'est Hervé Guillou, Président directeur général de Naval Group, qui déclarait dans Le Figaro le 14 mai dernier «les grandes entreprises ne doivent pas sélectionner que des bons élèves. Elles doivent aussi sélectionner des entrepreneurs. C'est-à-dire des personnes qui sortent du cadre, qui ont commis des erreurs, qui ont des cicatrices, de la volonté et qui osent».

Le statut d'auto-entrepreneur

Mais au-delà de la volonté des entrepreneurs, à l'origine de l'augmentation du nombre de créations d'entreprises, on trouve l'accompagnement institutionnel. «Il est plus simple de créer son entreprise grâce à la loi Pacte. Il y a un véritable accompagnement institutionnel», avance François Pierson, président d'Agipi, association d'assurés partenaire d'AXA et qui co-lance la chaire à Kedge. Avant cela, en 2008, Hervé Novelli, alors secrétaire d'État aux PME, lançait le statut de l'auto-entrepreneur. Un régime qui allait démocratiser la création d'entreprise. Il suffit de remplir un formulaire en ligne pour lancer son activité. «Une entreprise sur deux a le statut de micro-entreprise. Ce statut a révolutionné la création d'entreprise en libérant les initiatives de la complexité. L'auto-entrepreneur peut désormais tester une activité sans prendre de risque», note Yannick Hoche, directeur général par intérim de l'AFE. C'est sans compter les efforts de l'Éducation nationale pour introduire à l'école la notion d'entreprenariat. Les pouvoirs publics se mobilisent pour accompagner cet engouement. Face à un taux de chômage toujours très élevé (9,2% au sens du BIT au premier trimestre en France), les pouvoirs publics accompagnent les créations d'entreprises. «Aujourd'hui l'objectif est de faire en sorte que les entreprises soient de plus en plus porteuses d'emploi», poursuit Yannick Hoche. Le terreau est donc favorable. «La France est un pays où l'on peut facilement entreprendre, contrairement aux idées reçues. À l'inverse de nos voisins, les réseaux sont divers et nombreux», assure Olivier Kersalé.
source : http://www.lefigaro.fr/entrepreneur/2018/05/30/09007-20180530ARTFIG00002-pourquoi-les-entrepreneurs-sont-ils-de-plus-en-plus-nombreux.php

mercredi 13 juin 2018

Combien coûte une création en micro-entreprise ?

Combien coûte une création en micro-entreprise ?

 publié le 
Si l'on exclut les charges et cotisations sociales, le lancement d'une activité en micro-entreprise coûte au minimum 610 euros pour une activité artisanale.
Si l'on exclut les charges et cotisations sociales, le lancement d'une activité en micro-entreprise coûte au minimum 610 euros pour une activité artisanale.
 
Getty Images/MilosJokic

On dit le régime micro-entrepreneur gratuit ou presque, ce n'est pas tout à fait vrai. La loi Pacte améliore les choses.

Différents frais de création ainsi que plusieurs dépenses doivent être pris en compte au moment de se lancer en micro-entreprise. Voici le décompte, poste par poste. 
Publicité

1. Les frais et dépenses d'immatriculation

L'immatriculation de l'activité est obligatoire. Elle est gratuite pour les micro-entrepreneurs qui s'immatriculent au Registre du commerce et des sociétés (activité commerciale) ou au Répertoire des Métiers (activité artisanale), mais les agents commerciaux doivent pour leur part s'immatriculer au RSCA (registre spécial des agents commerciaux) et payer 27 euros. 
Cette gratuité est somme toute apparente car des frais connexes s'ajoutent. 
Les micro-entrepreneurs qui exercent une activité artisanale doivent suivre un stage préalable à l'installation (SPI) dispensé par les chambres de métiers. Coût : entre 250 et 260 euros selon les départements. Les sessions de formation sont très inégales d'une chambre à l'autre, et il y a beaucoup d'attentes pour les auto-entrepreneurs qui pour certains doivent décaler le lancement de leur activité", regrette Grégoire Leclercq, président de la Fédération des auto-entrepreneurs (Fedae) 
Bonne nouvelle : ce stage est amené à disparaître dans le cadre de la loi Pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises)
Au moment de s'immatriculer, une trentaine de chambres de commerce et de métiers exigent aussi des frais pour l'aide à la constitution des dossiers. Comptez 60 euros environ. "C'est totalement illégal et injuste, car cette aide est normalement facultative. Elle n'a pas de caractère obligatoire" dénonce Grégoire Leclercq.  

2. L'ouverture d'un compte bancaire dédié à l'activité

Cette démarche doit être réalisée dans les 12 mois suivant la création de la micro-entreprise. Passé ce délai, impossible en effet de mélanger ses finances pro et perso . Les frais d'ouverture et de gestion d'un compte bancaire sont variables : certaines offres en ligne plafonnent à 9 ou 9,50 euros par mois (Qonto, Boursorama Banque, Anytime...) tandis que d'autres (LCL, Société Générale, Banque Postale...) atteignent jusqu'à 38 euros mensuels. Ces écarts de prix s'expliquent par les services proposés : chéquier, carte bleue, mise à disposition d'un terminal de paiement [ndlr : indispensable si vous avez besoin d'encaisser des clients]... "La loi Pacte prévoit également de supprimer cette obligation pour les auto-entrepreneurs réalisant moins de 5000 euros de chiffre d'affaires par an", souligne Grégoire Leclercq. 

3. Les assurances

Une assurance responsabilité civile décennale est obligatoire pour les micro-entrepreneurs exerçant dans les métiers du bâtiment. Ceux qui utilisent des véhicules (automobile, engin de chantier, moto, scooter, chariot de manutention, remorque, même non attelée...), doivent également souscrire une garantie de responsabilité civile.  
Par ailleurs, même si cela n'est pas obligatoire, il est très fortement conseillé de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle. En effet, comme tout professionnel, un micro-entrepreneur est responsable des dommages causés par lui-même, ses locaux et son matériel professionnel ainsi que par les objets vendus, fabriqués, réparés ou installés dans le cadre de son activité professionnelle. 
Les frais d'assurances sont là encore variables, mais il faut compter en moyenne 30 à 40 euros par mois, beaucoup plus (environ 100/150 euros euros par mois) dans le bâtiment. Quels que soient les contrats d'assurance souscrits, pensez à vérifier : 
-les risques couverts, les garanties en option et les exclusions ; 
-l'adaptation des montants de garantie aux risques encourus ; 
-le montant des franchises (sommes qui restent à la charge du professionnel). 

4. Les dépenses de démarrage et de fonctionnement

Logiciel de factures, papeterie, matières premières, frais de transports/déplacement, abonnements (électricité, téléphone...), outils de communication... Comptez au départ 200 euros (dans le cas ou vous possédez déjà un ordinateur), puis en vitesse de croisière un minimum de 100 euros par mois. 

5. Les charges sociales et les taxes

Une fois lancée, si vous dégagez du chiffre d'affaires, il faut déduire (mensuellement ou trimestriellement) le montant des charges sociales :  
- 12,8 % pour une activité de vente, 
- 22 % pour une activité de conseil ou services, 
- 22 % pour une activité libérale. 
En plus des cotisations sociales, les micro-entrepreneurs doivent payer : 
- la contribution à la formation professionnelle (0,1% du chiffre d'affaires pour les commerçants ; 0,2% du chiffre d'affaires pour les professionnels libéraux et prestations de services, 0,3% du chiffre d'affaires pour les artisans) 
- une taxe pour frais de chambre consulaire (0,015% du chiffre d'affaires pour les commerçants dépendant des CCI, 0,48 % du chiffre d'affaires pour les artisans dépendant des chambres des métiers). 

Au total

"Même si son coût n'a cessé d'augmenter ces dernières années, le régime reste peu onéreux", reconnaît Grégoire Leclercq. Et les mesures annoncées dans la loi Pacte devraient alléger la facture.  
Si l'on exclut les charges et cotisations sociales, le lancement d'une activité en micro-entreprise, coûte en version minimale (variable selon l'activité et les différentes options choisies) : 
- pour une activité artisanale : 610 euros (250 euros de SPI, 10 euros d'ouverture de compte, 150 euros d'assurance et 200 euros de dépenses de démarrage), 
- pour une activité commerciale : 360 euros (10 euros d'ouverture de compte, 150 euros d'assurance et 200 euros de dépenses de démarrage). 


































































































































































































































































source : https://lentreprise.lexpress.fr/creation-entreprise/auto-entrepreneur/combien-coute-une-creation-en-micro-entreprise_2014208.html

Micro-entrepreneur: ce qu'on ne vous dit pas forcément

Micro-entrepreneur: ce qu'on ne vous dit pas forcément

 publié le , mis à jour le 
Attention aux déconvenues du régime du micro-entrepreneur (ex-auto-entrepreneur)
Attention aux déconvenues du régime du micro-entrepreneur (ex-auto-entrepreneur)
 
istock

Le régime de micro-entrepreneur (ex-auto-entrepreneur) cache quelques subtilités parfois méconnues. Mieux vaut les connaître pour éviter les mauvaises surprises.

Calcul des seuils de chiffre d'affaires, exercice (ou non) à domicile... Voici neuf points à connaître. Ils vous éviteront bien des déconvenues. 

1. Des seuils de chiffres d'affaire réduits si vous créez en cours d'année

Les seuils de chiffre d'affaires à ne pas dépasser (82.800 euros HT pour les activités commerciales et 32.200 euros HT pour les activités de service en 2017) sont définis pour une année complète. Si vous avez démarré votre activité en milieu d'année, le chiffre d'affaires à ne pas dépasser doit être recalculé au prorata temporis du temps d'existence de votre activité. 
Pour calculer le chiffre d'affaires à ne pas dépasser, faites le calcul suivant : comptez le nombre de jours entre la date de début d'activité indiquée lors de l'immatriculation et le 31 décembre de l'année en cours. 
Cela vous donne un chiffre que nous appellerons A. Ensuite, faites le calcul suivant : (A x chiffre d'affaires maximum à réaliser pour une année pleine) / 365 jours. 
Exemple. Vous immatriculez votre entreprise avec une date de début d'activité au 1er octobre 2017, il restera 91 jours jusqu'au 31 décembre 2017. Si vous avez une activité de prestation de services, les 33 200 euros de seuil de chiffre d'affaires doivent être rapportés à ces 91 jours. Vous devez donc "faire une règle de 3" : (91 x 33 200) / 365 = 8277 euros de CA maximum. 

2. Une bascule compliquée en cas de dépassement des seuils de chiffre d'affaires

Les auto-entrepreneurs qui dépassent les seuils de chiffre d'affaires (82.800 et 33.200 euros) peuvent bénéficier d'une tolérance de deux ans jusqu'à respectivement 91.000 euros et 35.200 euros de chiffres d'affaires. 
Lorsque ces seuils de tolérance sont dépassés, vous sortez automatiquement du régime fiscal de la micro-entreprise à partir du 1er jour du mois de dépassement de ces seuils. 
Vos revenus sont alors imposés au régime réel et vous êtes soumis à la TVA. Ces changements sont complexes, n'hésitez pas à vous faire aider. 

3. Les limites de l'exercice à domicile

Pour des questions évidentes de coûts et de praticité, beaucoup d'entrepreneurs exercent leur activité chez eux. Mais attention, la législation est formelle: il est interdit de recevoir de la clientèle et de stocker de la marchandise à son domicile. Pour la loi, le local d'habitation n'est pas fait pour cela.  
Pour l'instant le législateur ferme les yeux mais les conditions pourraient se durcir si des abus sont constatés. Les micro-entrepreneurs qui ont néanmoins besoin de stocker des matières premières ou de recevoir des clients peuvent très bien louer des bureaux partagés avec d'autres créateurs ou passer en bail mixte (la demande s'effectue auprès de sa mairie).  
Contre un petit loyer mensuel, il est également possible de louer quelques mètres carrés dans des entrepôts de stockage, généralement installés en périphérie des grandes villes.  

4. La TVA n'est pas récupérable

Les auto-entrepreneurs sont en franchise de TVA : ils ne peuvent pas facturer de TVA à leurs clients, mais ne peuvent pas la récupérer non plus. 
Ce point est pénalisant lorsque vous avez besoin d'acheter du matériel (ordinateur, imprimante, matières premières, fournitures...) car vous ne récupérerez pas la TVA sur vos dépenses. Cela peut représenter une perte financière conséquence, surtout si vous avez des investissements de départ à réaliser. 

5. La radiation est définitive

Si vous décidez d'arrêter votre activité, vous devez envoyer une déclaration de cessation d'activité (formulaire à remplir en ligne sur lautoentrepreneur.fr ou à envoyer à votre CFE). 
La radiation est définitive, c'est-à-dire que vous ne pourrez pas vous réinscrire comme auto-entrepreneur pour la même activité avant un délai de carence égal à l'année en cours + l'année civile suivante. 
Exemple: un auto-entrepreneur qui se radie le 15 janvier 2018 ne pourra pas exercer la même activité sous le régime avant le 1er janvier 2020.  

6. Des pénalités si vous oubliez de déclarer

La déclaration du chiffre d'affaires (même nul), chaque mois ou chaque trimestre, est obligatoire. En cas de retard, des pénalités (49 euros) et des frais supplémentaires sont appliqués. 
Il faut donc être très très rigoureux! 

7. Votre responsabilité personnelle est engagée

Comme pour n'importe quelle entreprise individuelle, l'auto-entrepreneur forme une seule et même personne avec l'entreprise. En cas de défaillance (litige avec un client ou un fournisseur, impayé, non-remboursement d'un prêt), son patrimoine privé - à l'exception de sa résidence principale- peut être engagé pour dédommager ses créanciers. 
Seule alternative - payante, entre 200 et 500 euros - faire une déclaration d'insaisissabilité chez un notaire afin de se protéger. 

8. De nouvelles obligations contraignantes

Facile d'accès et gratuit à sa création en 2009, le régime s'est malheureusement complexifié au fil des années. Désormais, les auto-entrepreneurs artisans et commerçants doivent s'immatriculer au registre du commerce et des sociétés (RCS) ou au répertoire des métiers (RM) et fournir un ensemble de documents (formulaire P0, attestation sur l'honneur d'information du conjoint, etc.). 
Si le dossier est incomplet, les chambres de commerce facturent souvent des frais de conseil en sus. 
Les auto-entrepreneurs artisans ont en outre l'obligation de suivre un stage préalable à l'installation (SPI) d'une durée de 30 heures et dont le coût reste à analyser puisque désormais d'autres opérateurs que les chambres de métiers peuvent les dispenser (sont dispensés de ce stage les créateurs qui ont bénéficié d'un accompagnement à la création d'entreprise délivré par la CCI, BGE, le CRA ou l'institut européen de l'entrepreneuriat ou ceux qui ont suivi une formation à la gestion).  
Au-delà du tarif, les chambres de métiers qui dispensent ces stages sont submergées et ont du mal à faire face. Il faut donc être patient, et accepter de prendre du retard dans le lancement de l'activité.  
Il faut désormais ouvrir un compte bancaire séparé dédié à son activité d'auto-entrepreneur/micro-entrepreneur. Et à partir de janvier 2018 être équipé d'un logiciel de facturation certifié pour la gestion de l'activité. 

9. Des trimestres de retraite difficiles à valider

Les droits de retraite sont acquis en fonction du chiffre d'affaires réalisé. Si l'activité de l'auto-entrepreneur n'est pas suffisamment importante, le trimestre n'est pas validé. Il existe des seuils très précis par type d'activité (voir ci-dessous). Cet inconvénient est à prendre en compte notamment pour un créateur qui se lance en fin de carrière. 
• Pour la vente de marchandise, chiffre d'affaire minimum : 
· 1 trimestre : 5 048€ 
· 2 trimestres : 10 097 € 
· 3 trimestres : 15 145€ 
· 4 trimestres : 20 193€ 
• Pour les activités artisanales, chiffre d'affaire minimum : 
· 1 trimestre : 2 928 € 
· 2 trimestres : 5 856 € 
· 3 trimestres : 8 784 € 
· 4 trimestres : 11 712 € 
• Pour les activités de service et les professions libérales, chiffre d'affaire minimum 
· 1 trimestre : 2 218 € 
· 2 trimestres : 4 436 € 
· 3 trimestres : 6 655 € 
· 4 trimestres : 8 873 € 
Par exemple, si un micro-entrepreneur réalise au cours de l'année 2017 un chiffre d'affaires en prestations de services de 12.000 euros, il peut valider 4 trimestres d'assurance vieillesse (soit une annuité complète). 
 
Les informations de cet article ont été vérifiées le 7 juin 2017. 








































































































































































































































































































































































source : https://lentreprise.lexpress.fr/creation-entreprise/auto-entrepreneur/auto-entrepreneur-ce-qu-on-ne-vous-dit-pas-forcement_1538172.html