mardi 28 juin 2011

Karim Saouri : "Comment nous avons trouvé l’idée d’Auto Cleaner et démarré notre activité"


Karim Saouri et ses 3 amis et associés ont conçu Auto Cleaner, leur société de nettoyage automobile écologique dans le cadre d'un projet de fin d'études en 2009. Ils étaient encore étudiants et apprentis en licence pro management et commercialisation des services en alternance à l'IUT de Cergy-Pontoise. 3 ans après, en pleine croissance, l'entreprise qui emploie 5 personnes en réinsertion prévoit de se développer à travers un concept de franchise.


"Même si cela a commencé un peu comme un jeu, nous sommes vraiment allés au bout de la démarche de création", explique Karim Saouri, 26 ans, dirigeant d'Auto Cleaner. "J'étais en contrat d'apprentissage chez OTIS, où l'on me proposait un poste d'ingénieur commercial. Mais je ne me sentais pas en accord avec les valeurs de l'entreprise concernant la gestion du personnel et du management. Alors, avec 3 camarades de la licence pro, nous avons décidé de faire de notre projet de fin d'études un projet de création d'entreprise". Bien lui en a pris puisqu'Auto Cleaner possède aujourd'hui4 stations de lavage fixes implantées dans des magasins Ikea et Super U, ainsi qu'une station mobile (camionnette) qui se déplace dans les entreprises et chez les particuliers.

À la recherche d’un marché novateur
"Nos études nous ont appris qu'il était important, sur le plan commercial et marketing, d'être sur unmarché novateur où nous pourrions apporter quelque chose de plus. En parallèle, nous souhaitions une activité qui n'imposerait pas d'embaucher du personnel, ce qui représentait pour nous une trop grande prise de risques". Après avoir écarté le marché du nettoyage de locaux, déjà trop ancien et trop bien établi, les 4 amis se lancent donc dans le nettoyage automobile à domicile.

"Nous avons commencé par une étude de la concurrence", explique Karim. Après une étude de marché approfondie et une étude des solutions techniques, l'équipe décide de faire l'acquisition d'une machine à vapeur qu'ils testent sur leurs propres véhicules et ceux de leur entourage. "Bluffés par le résultat, nous avons tout de suite lancé l'activité, sans base clients et grâce au bouche-à-oreille". Commence ensuite l'étape cruciale de la prospection client à laquelle leurs études les avaient bien préparés. Les associés proposent des démonstrations (nettoyages gratuits) aux entreprises.

Miser sur Internet
En parallèle, la société est créée officiellement en décembre 2009, avec un capital de 20.000 €, chaque associé apportant 5.000 € sur ses fonds propres, et sous forme de SARL. Elle s'implante physiquement dans les locaux d'une pépinière d'entreprises à Sannois (95), ce qui leur permet aussi de bénéficier d'un accompagnement. "Au début, les quelques nettoyages que nous effectuions partaient dans ce loyer. Tout a changé quand nous avons décidé de tout miser sur notre site Internet", se souvient Karim. "Nous sommes sur un marché où le client vient vers nous lorsqu'il a un besoin plutôt que suite à un démarchage commercial". Ils investissent donc 8.000 € dans ce site. "C'était une somme importante pour nous, mais nous avions deux personnes chargées du référencement".

Et si c'était à refaire ?
"Je ne regrette pas du tout d'avoir investi une telle somme dans notre site Internet plutôt que d'essayer de le bricoler nous-mêmes. Cela nous a permis d'obtenir un excellent taux de retour et donc d'attirer de nombreux clients. Je pense qu'il est important de s'entourer de prestataires compétents dans les domaines qui ne sont pas liés au coeur de l'activité de l'entreprise. C'est aussi très important dans des domaines essentiels à la pérennité de l'entreprise comme la comptabilité ou les aspects juridiques".


Est-on bien reçu par les banques quand on vient de Sarcelles ?

"Au démarrage ça peut être compliqué rien que pour ouvrir un compte bancaire", sourit Karim Saouri. "Le plus important est de venir avec un projet viable et équipé d'un dossier complet avec étude de marché, budget prévisionnel... Ensuite, c'est un peu une question de temps, mais on finit toujours par tomber sur une personne qui va s'intéresser et croire au projet. Quand nous sommes venus solliciter l'emprunt pour ouvrir notre première station de lavage, nous n'avons pas rencontré de difficultés car notre entreprise existait déjà et prospérait".


Gabrielle Blanchout-Busson