mercredi 22 juin 2011

Les radios d'entreprises ont le vent en poupe

Anne-Marie Couvreur s'est lancée avec succès sur le créneau des radios d'entreprises. Près de 4 millions d'auditeurs écoutent chaque jour ces programmes que l'on n'entend pas sur la bande FM. Informations généralistes ou corporate, musique, messages…, ce mode de communication s'est imposé en quelques années comme un vrai moyen de créer du lien social et de la cohésion au sein des entreprises. Un pari réussi pour la fondatrice de Média Meeting.

Terrafemina : Média meeting est le 1er opérateur français de radios d’entreprises. Comment est né ce projet ?


Anne-Marie Couvreur : Lorsque je travaillais chez France Télécom, j’avais déjà développé un projet de radio d’entreprise en interne. J’avais réussi à créer une radio pour animer et former les managers en interne. Ce mode de communication a bien fonctionné et plusieurs entreprises m’ont dit qu’elles étaient intéressées. J’ai alors proposé un projet d’essaimage à mon employeur qui a accepté. Avec ce système, l’entreprise incite ses salariés à créer leur entreprise en leur apportant des soutiens divers. Pour ma part, j’ai pris un congé de création d’entreprise. Je suis rentrée dans l’incubateur de France Télécom en 2003. Et j’ai créé l’entreprise en janvier 2004. Le principe est que chaque entreprise qui le souhaite peut créer sa propre radiod’entreprise pour ses besoins en communication interne et externe. Nous avons inventé le concept de toute pièce et nous l’avons testé au départ auprès des grands comptes.
Terrafemina : Pourquoi la radio est-elle un média porteur en entreprise ?


A-M.C. : J’ai bien étudié les caractéristiques techniques de ce média avant de lancer mon entreprise. La radio est fondée sur l’absence d’image, le format audio ne constitue pas un frein à la communication, au contraire, il favorise l’imagination individuelle et la mémorisation. C’est un mécanisme très intéressant en communication managériale. Ce moyen de communication est en plus économique, vert, et extrêmement réactif. Et puis il évolue en même temps que la technologie et se décline sur tous les supports : smartphone, Internet…
TF : Concrètement, que peut-on écouter sur ces radios ?


A-M.C. : Nous fabriquons tous les jours des programmes de radio. Le contenu est très variable selon les entreprises, pour certaines nous diffusons 24 heures sur 24, pour d’autres seulement 40 minutes par mois ou 2 heures par jour. Au départ, nos équipes conseillent le client pour voir ce qu’il est opportun de faire. L’objectif est de mettre en place la bonne stratégie de communication audio. Chez Intermarché, on diffuse tous les jours 2 heures de 6 à 8 heures le matin, pour accompagner la mise en rayon dans les magasins. Il s’agit d’informations générales et corporate, d’animations marketing. Ce programme est diffusé en trois langues, vers 3500 points de vente en Europe. Airbus a créé Airbus Mobility radio pour favoriser la mobilité et animer la communauté de tous ceux qui veulent bouger, avec une antenne ouverte aux conseils et aux échanges. La mission de Radio 26, le média interne du réseau de parkings Vinci, est de diffuser des informations sur l’activité de l’entreprise auprès des salariés. Certains programmes sont fabriqués depuis chez nous, pour d’autres, nos journalistes sont décentralisés dans les entreprises.
TF : quel est le point commun et la vocation de ces programmes ?


A-M.C : Notre seul impératif est de bâtir des programmes qui ont du sens, accessibles facilement, avec de bons journalistes. Avec ce média, on vient se glisser dans des niches de temps disponible. Chacun écoute quand il le souhaite, nos radios offrent une très grande flexibilité. Grâce à ce moyen de communication, chacun peut vivre une relation intime avec son dirigeant. Même des patrons discrets s’expriment et leur intervention suscite l’intérêt des salariés, la radio est un média pudique. C’est aussi un formidable moyen de maintenir du lien social entre les salariés et de motiver les équipes. Au début, on pensait que ces médias étaient plus écoutés par les cadres. En fait la population ouvrière, qui a peut-être moins la culture de l’écrit, est aussi très fidèle à ces programmes.






Candice Satara-Bartko


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