mardi 27 novembre 2012

Pour une femme, le (presque) seul moyen de diriger une entreprise est de la créer

Pour une femme, le (presque) seul moyen de diriger une entreprise est de la créer

Si les femmes comptent sur la promotion interne pour arriver en haut de la pyramide de leur entreprise, elles peuvent attendre encore longtemps… Le principal (voire le seul) moyen de diriger sa boite en France est de la créer. Il s’agit là d’un des constats édifiants du Palmarès Women Equity 2012, publié le 20 novembre et qui dresse un top 50 des entreprises dirigées par des femmes.  Ce Palmarès annuel est établi à partir du Women Equity Growth Index, première base documentant statistiquement les PME de croissance dirigées par des femmes en France (sur 40 000 entreprises analysées).
Les 50 entreprises distinguées affichent une croissance de leur chiffre d’affaires de près de 30% sur le dernier exercice, pour un chiffre d’affaires moyen de 18M€. Depuis 2008, elles connaissent une croissance annuelle moyenne de leur chiffre d’affaires supérieure à 22%, ainsi qu’une croissance annuelle moyenne de leur rentabilité d’exploitation (EBE) de plus de 32%, avec un EBE moyen supérieur à 15%.
Les enseignements du Palmarès 2012 confirment les grandes tendances déjà identifiées lors des palmarès précédents. La création d’entreprise constitue la voie d’accès principale aux fonctions de direction, tandis que la reprise et la transmission familiale concernent chacune moins d’une dirigeante sur cinq. On constate de nouveau la faible proportion des parcours de promotion au sein des entreprises : 14% des dirigeantes du dernier palmarès avaient ainsi eu accès aux postes de direction par promotion interne, cet accès ne concernant aucune des dirigeantes du Palmarès 2012.
Ces chiffres qui font mal (ou honte !)
L’association de lobbying pour l’entrepreneuriat féminin en profite pour rappeler certaines réalités qui ne mettent pas la France à l’honneur (même si en ce moment, la tendance n’est pas franchement pas à l’autocongratulation quel que soit le thème !)
60% des diplômes de 3ème cycle en France sont obtenus par des femmes
Malgré de très bons fondamentaux (un taux d’activité des femmes âgées de 25 à 49 ans supérieur à 83% et un taux de détention de diplômes élevé), la France, en chute continue depuis 2008 (53ème) se situe en 2012 au 62e rang mondial eu égard à la contribution des femmes à l’économie selon le World Economic Forum Gender Gap Report. Cette situation est reconnue comme un facteur de sous performance économique et de déséquilibre sociétal préjudiciables à un développement durable.
52% des PME françaises ne comportent aucune femme dans leurs organes de direction
Les PME, principales contributrices de la croissance et de la richesse économique représentent un enjeu essentiel : seule une minorité d’entre elles sont dirigées par des femmes. Ainsi, les PME qui représentent deux-tiers de l’emploi en France, sont 52% à ne comporter aucune femme dans leurs organes de direction – la moyenne mondiale se situant à 34%. (Grant Thornton, 2009).
5% seulement des opérations du capital-investissement français sur la période 2006–2011 ont concerné des sociétés dirigées par des femmes…
…alors même que ces entreprises représentent 12 à 17% des PME en France. Selon le baromètre annuel de la féminisation des portefeuilles du capital-investissement, publié par CFNews et Women Equity, la proportion des opérations réalisées sur ces entreprises est trois fois moindre que leur proportion dans l’économie. Les montants investis dans ces entreprises sont également significativement plus faibles.
1 Etoile2 Etoiles3 Etoiles4 Etoiles5 Etoiles