jeudi 21 février 2013

Patron à 25 ans, c'est possible !

Entreprise. 

Patron à 25 ans, c'est possible !

20 février 2013 - Réagir à cet article
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Est-on trop jeune pour créer une entreprise quand on n'a pas dépassé les 25 printemps ? À en croire les chiffres de la chambre de commerce et d'industrie, pas forcément. Chaque année, en Finistère, ils représentent près de 8 % des créateurs d'entreprise.
 
« Comme pour les créateurs plus âgés, le plus important, c'est d'avoir la bonne idée au bon moment, et d'avoir vraiment envie de la réaliser », estime Claudine Larreur, élue à la chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Brest, en charge de la création d'entreprise. « Il ne faut pas hésiter à pousser les portes pour s'informer, et surtout ne pas se décourager dès les premières embûches ». 

Un seul mot d'ordre : l'accompagnement 

« Même s'ils ont un réseau et une expérience plus faibles, les jeunes créateurs ont l'avantage d'être plus dynamiques et de pouvoir prendre plus de risques, ce qui permet d'aller vite », explique Jacques Bourniche, de la chambre des métiers. Pour lui, un seul mot d'ordre quand on monte sa boîte : l'accompagnement.


« Quand on crée son entreprise, on a deux nouveaux métiers à apprendre : gestionnaire et commercial. ll ne faut surtout pas partir tout seul, et savoir s'entourer pour choisir les outils les plus adaptés, trouver des aides et consolider le démarrage ». 




Les « Matins créateurs » pour faire le point 

Car créer une entreprise en se donnant toutes les chances de succès implique d'agir avec méthode et de respecter des étapes chronologiques bien définies. Pour y parvenir, la CCI propose les « Matins créateurs ». Trois heures pour faire le tour des points essentiels à ne pas négliger avant de se lancer : études de marché, financière et juridique. « C'est très important de commencer par là, car il arrive que certains fassent la démarche à l'envers, en partant par exemple du revenu qu'ils souhaitent dégager », souligne Delphine Riou, du département Accueil de l'entrepreneur à la CCI de Brest.

Conseil, aides, concours... 

Les Matins créateurs sont également l'occasion de faire un point sur les aides qui s'offrent aux jeunes créateurs (ACCRE, ARCE, NACRE, réseau Entreprendre en Bretagne...). En parallèle des conseillers techniques de la CCI et de la chambre des métiers qui accompagnent les jeunes créateurs, un expert-comptable et un notaire assurent des permanences gratuites pour répondre à leurs questions. La CCI incite également fortement les jeunes créateurs à participer au stage « Cinq jours pour entreprendre », au cours duquel interviennent des professionnels, ainsi qu'au Forum de la création d'entreprise, qui se déroulera, le 8 avril, au Quartz. Plusieurs concours s'offrent également aux jeunes créateurs, tels que les Espoirs de l'économie, organisés en partenariat avec le conseil général. Il existe encore des fonds d'État pour abonder les financements, comme le Prêt création d'entreprise, géré par Oseo. Certaines banques animent, par ailleurs, des réseaux destinés à soutenir les porteurs de projet. Enfin, selon leur profil et pour faciliter leur lancement, les jeunes créateurs peuvent également se voir proposer d'intégrer des pépinières d'entreprises ou l'incubateur « Produit en Bretagne », une association de soutien à la création d'entreprise hébergé par la France Business School et soutenu par 260 entreprises bretonnes.
  • Jean-Marc Le Droff

Mila Colas : « Une histoire de volonté »

« Si on continue sur cette lancée, on pourra se verser un vrai salaire dans quelques mois », s'amuse Mila Colas, 25 ans et présidente d'Octopousse, une plate-forme de financement participatif de projets. En un peu plus d'un an d'existence, le site qu'elle a monté avec Yoann Le Rouscouët et Quentin Michelet a permis la réalisation de 96 projets, en récoltant près de 150.000 € de fonds. Pour elle, la jeunesse est un avantage indéniable quand on monte une société. 

Investissement et concessions

« En général, quand on est jeune, on n'a jamais eu beaucoup d'argent et on est habitué à vivre avec peu de chose. On n'a pas vraiment de confort de vie à préserver, ce qui permet de tenir le temps de pouvoir se dégager un vrai salaire », explique cette ancienne étudiante en droit internationnal. « Mais il faut savoir que c'est dur, et que la vie sociale et familiale en prend un coup. cela demande beaucoup d'investissement et de concessions. Je ne suis pas sortie pendant près d'un an et demi après avoir lancé Octopousse ». Reste tout de même une satisfaction de taille : « On s'éclate, car on a la chance d'avoir créé notre propre métier, qui s'apparente un peu à celui de chercheur d'or... On est vraiment ravis quand on voit des projets se réaliser, et ça fait plaisir de se lever le matin pour faire ce qu'on aime » Pour elle, le plus important reste la détermination. « Les jeunes qui souhaitent se lancer le peuvent ! Ce n'est pas forcément le nombre d'années qui compte : c'est une histoire de volonté ! ».

Hugues Le Gall : « Être jeune, une force ! »

Hugues Le Gall a 25 ans. Il y a six ans, un bac pro en poche, il monte une entreprise de dépannage informatique. En parallèle, il travaille en restauration rapide. « Il me fallait un parachute au cas où ma boîte ne me rapporte pas assez », explique-t-il. Mais très vite, les choses s'accélèrent. Le jeune homme découvre l'univers du fast-food et de la franchise. En 2008, il se rend au Salon de la franchise, à Paris, où il prend contact avec Speed Burger, spécialisée dans la livraison de burgers à domicile. Le concept lui plaît d'autant plus qu'à Quimper, la ville dont il est originaire, on ne propose que de la pizza en livraison. En janvier 2010, il arrête son entreprise d'informatique et ouvre une première enseigne dans sa ville natale. Deux ans plus tard, il en a ouvert deux autres à Brest. « Être jeune peut être une force, explique-t-il. On n'a pas forcément de charges de famille, et une façon de voir les monde différente, plus fraîche, qui peut plaire à des partenaires ». 

« Ne pas lâcher l'affaire ! » 

Ses conseils ? « Quand on veut, on peut ! Il faut savoir être dynamique et ne pas lâcher l'affaire. Ça ne tombe pas du ciel, mais le travail paie toujours ! ». Le jeune entrepeneur souligne par ailleurs l'importance de savoir s'entourer des bonnes personnes : expert comptable, banquier, etc. « Le principal, c'est d'avoir un concept qui tient la route, de bien définir son projet et de ne pas hésiter à prendre son temps », conclut celui qui ambitionne, par ailleurs, d'exporter un concept de son cru aux États-Unis.

Cathy Vallée : « Il faut être passionné »

Après un BTS commerce en alternance et diverses expériences commerciales, Cathy Vallée a monté son agence d'hôtesses à Brest, à 24 ans. Quatre ans plus tard, son agence emploie quatre salariés et des hôtesses pour l'équivalent d'une vingtaine de temps plein. « La transition s'est faite assez naturellement, explique-t-elle. J'avais eu une expérience dans ce secteur avec Ricard. De fil en aiguille, j'ai commencé à travailler pour le Stade brestois et j'en suis arrivée à m'occuper des hôtesses. J'ai donc décidé de monter ma petite structure pour pouvoir les employer », se souvient la jeune chef d'entreprise. 

Apprendre à gérer son temps 

« On n'a plus vraiment d'horaire : il faut apprendre à mieux gérer son temps pour avoir une vie normale, avance-t-elle. « Il faut vraiment être passionné, et ne pas faire ça pour l'argent. C'est une des conditions pour accepter de ne pas compter ses heures et donner envie aux autres de vous suivre ». En attendant d'élargir son secteur d'activité à toute la Bretagne, la jeune femme a tout de même trouvé le temps de reprendre deux magasins brestois, dont un avec son conjoint, et prévoit d'en ouvrir un troisième. Pour elle, être jeune n'est pas un handicap pour monter son entreprise. « Bien sûr, on peut faire des erreurs dues au manque d'expérience et vis-à-vis des banques par exemple, ce n'est pas forcément facile d'arriver sans apport. Mais que le patron soit jeune ou pas, les clients ont toujours un manque de confiance par rapport à une jeune société. Alors ils vous testent, et il ne faut pas se louper ! ».
« Il ne faut surtout ne pas se décourager dès les premières embûches »
  • Claudine Larreur, élue à la CCI, en charge de la création d'entreprise.

source : http://brest.letelegramme.com/local/finistere-nord/brest/ville/entreprise-patron-a-25-ans-c-est-possible-20-02-2013-2011597.php