Connaissez-vous le YEP ? Le «  Young Enterprise Project » est ce concours d’entrepreneuriat organisé par l’ASBL Les Jeunes Entreprises – déjà responsable de Mini-entreprise – qui a rassemblé cette année pas moins de 1.150 jeunes participants de l’enseignement supérieur pour un total de 256 projets d’entreprises déposés.
Contrairement au programme destiné au secondaire, « le but ici n’est plus d’aborder la plupart des étapes incontournables de la création d’entreprise mais bien d’en approfondir les premières, à savoir le plan d’affaires et la présentation », explique Thierry Villers, directeur de l’ASBL.
C’est finalement toute la journée de jeudi dernier entre les murs de l’Institut Coormans à Bruxelles que les 20 équipes retenues – par leurs écoles respectives pour les représenter – se sont disputé les honneurs des différents jurys d’experts et du public à l’occasion d’une grande « foire aux projets ».
Au jeu du plan d’affaires, les Montois d’AmPlay et leur micro-amplificateur mobile pour guitare électrique n’ont pas déçu. Avec un pitch de quatre minutes maîtrisé de bout en bout, un prototype fonctionnel et un marché clairement identifié, ils ont su toucher la corde sensible d’un jury composé d’entrepreneurs et de représentants de grandes enseignes.
«  On a réduit la taille de l’amplificateur pour permettre aux musiciens de se libérer de l’entrave que constitue la taille habituellement énorme de ce genre de matériel. L’idée est de pouvoir répéter en groupe sur un volume comparable à celui d’une session acoustique  », explique Anthony Dury, à l’initiative du projet.
En marge du prix du plan d’affaire, le «  Brilliant Young Entrepreneurs Award  » remis par Hyundai Belgium récompensait « l’équipe au plus grand potentiel d’affaires, d’opportunités de croissance, et d’impact sur la communauté  ».
Il fut décerné à Ecorallium pour encourager leur ambitieux projet d’élevage de coraux en Belgique. Les quatre étudiants montois (encore) proposent une solution d’élevage et de reproduction de coraux en bassin. «  Le corail est largement utilisé dans le secteur pharmaceutique pour les traitements homéopathiques ainsi que par les aquariophiles, les laboratoires et certains bijoutiers  » explique Nicolas Deroissart.
Une précieuse valeur marchande dont Ecorallium entend bien tirer profit en épargnant du même coup les récifs coralliens menacés un peu partout dans le monde.
«  On n’est qu’au tout début, on ne demande qu’à apprendre, à s’entourer de gens compétents pour nous faire progresser. Et pourquoi pas, d’ici plusieurs années, quand nous aurons accumulé plus de contacts, de fonds et d’expérience, nous pourrons concrétiser notre projet  », explique Larissa De Backer, l’une des fondatrices d’Ecorallium.
Plus restrictif mais non moins prestigieux, le « Prix alimentation durable » a récompensé le travail des Bruxellois d’Union Belgium pour leur projet de surface de distribution exclusivement fournie en produits belges.
Enfin, le « Prix du public » a plébiscité la gamme de sous-vêtements munis de poches discrètes imaginée par l’équipe « The Secret Pocket SPRL ».
Bien plus qu’une simple remise de récompenses, le concours YEP à permis aux jeunes étudiants de se familiariser avec le monde entrepreneurial.
«  Ce fut une opportunité exceptionnelle de rencontrer des gens susceptibles de nous aider et de récolter des avis de professionnels sur notre idée  », rapporte Gérard Top, un autre fondateur d’Ecorallium.
À l’heure où deux des principaux facteurs de faillite sont la jeunesse d’une entreprise et le manque d’expérience de ses gestionnaires (voir ci-contre), le concours YEP brille certainement par la lucidité et l’opportunité de son propos.
OLIVIER CROUGHS