Créer son propre emploi grâce au microcrédit : un remède anticrise ?
LE CERCLE. Fatima Dème fait partie de la génération précaire. Après de longues études d’arts appliqués, de communication visuelle et de direction artistique, elle a enchaîné les stages et les contrats courts, sans perspective d’emploi. Rattrapée par la crise, puis le chômage, elle décide alors de se lancer elle-même en tant qu’auto-entrepreneur.
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Financer et accompagner
“Les banques n’ont pas confiance dans les petits entrepreneurs, elles ne croient pas en leur capacité à se développer. J’étais venue ouvrir un compte dans une banque classique pour mon entreprise mais on ne me prenait pas assez au sérieux”, raconte la jeune femme de 29 ans. C’est finalement l’Adie qui lui a permis de concrétiser son projet.
L’Adie est une association qui aide les personnes exclues du marché du travail et du système bancaire à créer leur propre emploi. Depuis 1989, elle a pour mission de financer les micro-entrepreneurs et de les accompagner dans la création de leur entreprise afin d’assurer, à terme, leur indépendance.
“Il y a beaucoup de personnes qui ont des idées, une volonté de s’en sortir et des compétences, mais peu de gens pour croire en eux et leur mettre le pied à l’étrier”, explique Jean-Pierre Dupressoir, administrateur de l’Adie. Également bénévole, il vient en aide aux jeunes entrepreneurs : “il s’agit de les conseiller dans leurs démarches, les aider à lire un courrier administratif compliqué ou tout simplement leur rappeler d’inscrire dépenses et recettes sur un cahier. C’est en fonction de leurs besoins”. D’autres bénévoles, souvent des cadres d’entreprise retraités, peuvent aussi apporter leur expertise sur des points spécifiques comme la stratégie commerciale à adopter.
Une entreprise éthique et solidaire
Grâce à un microcrédit de 2.000 euros de l’Adie, auquel ont été ajoutés 1.000 euros de la région Île-de-France, Fatima Dème a pu aménager son local, faire réparer un ordinateur et s’acheter des logiciels de création.
Et la jeune femme ne manque pas de projets. En quelques mois, Fatima a créé Toutanck, son agence de communication visuelle qui réalise logos, cartes de visites et sites web pour les très petites entreprises. Elle vend également ses propres créations visuelles, floquées sur des t-shirts, des sacs-à-dos ou encore des mugs. “Ce sont des images vivantes et colorées, inspirées du quotidien, qui diffusent un message sur notre humeur du moment”, explique-t-elle. Son entreprise est également éthique et solidaire : pour chaque article acheté, un euro est reversé à la Ligue contre le paludisme.
