mercredi 11 mars 2015

"Créer son entreprise, c'est créer son emploi"

"Créer son entreprise, c'est créer son emploi"

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Le ministre du Travail a signé, jeudi 26 février, une convention de parrainage de la première promotion de l'Ecole des entrepreneurs BGE, un dispositif expérimental destiné à des jeunes en emplois d'avenir souhaitant entreprendre. 

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"Créer son entreprise, c'est créer son emploi"
François Rebsamen au ministère du Travail le jeudi 26 février en compagnie de la première promotionde l'Ecole des entrepreneurs du réseau BGE.
Tiphaine Thuillier
La salle des Accords du ministère du Travail résonne de rires et de mots. 28 garçons et filles sur leur 31 ont investi les lieux pour en rencontrer l'hôte. Un hôte, François Rebsamen, qui ne boude pas son plaisir face à cet auditoire plus jeune qu'à l'accoutumée et se lance même dans un rapide cours d'histoire sociale. "Dans cette salle les Accords de Grenelle ont été signés. Vous n'étiez pas nés mais moi si. Et c'est là qu'on a réévalué le salaire horaire minimum à 3 francs", raconte le ministre. 
Il faut dire que l'homme est plus habitué aux chiffres du chômage et aux réunions avec des partenaires sociaux plus ou moins bienveillants, rencontrer une promotion de jeunes est un petite bouffée d'air frais et d'espoir. Et, entre deux plaisanteries et séances d'applaudissements, les remerciements aux différents partenaires de l'opération se succèdent.  
Car ce nouveau dispositif expérimenté en Picardie regroupe une vaste chaîne d'acteurs : ministères, Caisse des Dépôts, Conseil Régional de Picardie, Conseil Général de l'Oise et enfin le réseau BGE. Le principe est simple : proposer à des jeunes éligibles auxemplois d'avenir et ayant un projet entrepreneurial une formation, un accompagnement et une rémunération à hauteur du Smicpendant au moins un an. 
"Quand on m'a parlé de ce système, j'y croyais pas, raconte Yoro, 22 ans. J'allais avoir un salaire et du temps pour me consacrer à mon projet de fast food sénégalais revisité." Son camarade Julien, 23 ans, abonde dans son sens : "Signer un contrat d'un an et avoir cette somme tous les mois, c'est assez énorme. Et ça va me permettre de mettre de coté pour ma future entreprise de dépannage téléphonique." 

"Créer son entreprise, c'est créer son emploi"

Beaucoup des jeunes de cette promotion le disent, la création d'entreprise n'était pas forcément le modèle professionnel auquel ils pensaient spontanément mais, faute de formation ou d'emploi, elle s'est imposée comme une piste à la fois solide et désirable. "Nous avons deux profils différents dans cette promotion: un petit groupe de jeunes diplomés, titulaires d'un Bac+2 ou +3, par exemple, mais qui n'ont pas réussi à s'insérer sur le marché du travail et ont enchainé périodes de chômage et petits emplois en intérim, explique Sébastien Dottin, de BGE Picardie. Et l'autre groupe, majoritaire, des jeunes sans diplôme aux parcours parfois compliqués qui connaissent les pires difficultés à décrocher le moindre contrat."  
Si comme le souligne Myriam El Khomri, Secrétaire d'État chargée de la Politique de la ville, également présente jeudi 26 jancier, "créer son entreprise, c'est créer son emploi", il faut aussi se former. Et c'est à ce stade que se déploie le savoir faire du réseau BGE, qui affirme avoir permis la création de de 17 000 entreprises l'an dernier.  
"Je suis suivi par un référent avec qui je parle de mon projet et qui m'a déjà permis d'évoluer et d'affiner mon envie", explique Julien. Depuis quelques jours, j'ai commencé un stage dans une société de réparation de téléphones, qui doit durer deux mois." Ensuite, Julien et ses camarades réaliseront des bilans de compétences entrepreneuriales et bénéficieront de formation personnalisée sur la gestion avant de confronter sa future entreprise en rejoignant une couveuse. "Il faut au moins une année entière pour déployer cet accompagnement et permettre de lancer les projets, commente Sébastien Dottin. Mais ils auront le temps de se tromper ou d'évoluer car les emplois d'avenir nous permettent d'aller jusqu'à trois ans."  

Un dispositif pérennisé ?

S'il s'avère concluant, cette mesure sera peut-être étendu et pérennisé. Outre le coût des salaires porté par l'Etat, ce dispositif revient à 100 000 euros pour une promotion de trente. "Ce serait formidable de pouvoir modéliser un contrat de cette nature permettant à des gens éloignés de l'emploi et de l'entrepreneuriat de se lancer, espère Sébastien Dottin. On peut imaginer ça pour les jeunes mais aussi pour des plus de 50 ans, deux populations frappées par le chômage."  
Au delà de l'emploi, si cette école d'entrepreneurs permet d'insuffler confiance et espoir à ces jeunes entravés par des contraintes financières ou une formation jugée trop légère, le pari sera certainement gagné. "J'ai déjà la sensation d'avoir beaucoup appris, analyse Yoro. Et tant pis si j'échoue, je sais que j'aurais accumulé un savoir-faire me permettant de repartir. Et c'est ça le plus important quand on est entrepreneur, savoir rebondir."  
 






















































































source :  http://lentreprise.lexpress.fr/creation-entreprise/etapes-creation/creer-son-entreprise-c-est-creer-son-emploi_1656138.html#S7ttAwCrLXu1bRFC.99