01 octobre 2013 | Financement
Moins de 16.000 euros au démarrage pour la moitié des entrepreneurs
Comment les créateurs d'entreprise financent-ils leur projet ? 86 % cassent leur tirelire personnelle, 50 % font appel à un prêt, bancaire ou autre, révèle une étude dévoilée aujourd'hui par l'Agence pour la création d'entreprise (APCE) et l'éditeur de logiciels de comptabilité EBP.
L’enquête sur les entrepreneurs, un an après leur création, et publiée ce jour par l’Agence pour la création d’entreprise (APCE) et l’éditeur de logiciels EBP réserve son lot de surprises. Et pour commencer, celle de la relative impréparation des créateurs. Avant de se lancer, moins d'un entrepreneur sur deux a réalisé une étude de marché et/ou un business plan (47% exactement). Le chiffre parait très peu élevé quand on sait l’importance que revêt un prévisionnel financier et un plan de trésorerie pour l’obtention de financements, mais aussi le rôle des conseils extérieurs et de l’accompagnement pour la pérennité de l’entreprise créée. Pour mémoire, une entreprise sur deux a disparu au bout de cinq ans, et les chances de survie augmentent fortement plus l’entrepreneur est entouré… Ceux qui ont réalisé un business plan et/ou une étude de marché se sont d’ailleurs appuyés sur les compétences extérieures de leur expert-comptable (37%), d'un conseiller de leur chambre consulaire (17%), d'un organisme dédié à la création (14%) ou d'un proche (12%).
Mais comment les autres s’y prennent-ils ? Un tiers des entrepreneurs se sont fait totalement confiance. Ceux-là déclarent s’être basés seulement sur leur connaissance du marché et sur leur instinct pour estimer les moyens financiers nécessaires à leur projet. Et 19% ont même estimé leurs besoins financiers au fur et à mesure de la construction de leur projet.
7 % des créations d’entreprise démarrent avec plus de 160.000 euros
De combien d’euros disposent les créateurs au début de leur activité (attention, les autoentrepreneurs n’ont pas été interrogés) ? Un petit tiers des entrepreneurs (32 %) ont moins de 8.000 euros pour démarrer. Tandis que 30 % ont plus de 40.000 euros. Malgré la faiblesse relative de ces sommes, la plupart des entrepreneurs (82 %) affirment que la somme qu’ils avaient estimée nécessaire est suffisante, un an environ après leur création. Seuls 15 % déclarent qu’ils ont d’ores et déjà besoin de capitaux supplémentaires.
Crédits photo : APCE/EBP
capitaux initiaux pour la création d'entreprise
D’où provient leur mise de départ ? Les sources de financement sont relativement sans surprise. Dans 82 % des cas, les entrepreneurs ont cassé leur tirelire ; 7 % ont même vendus des biens personnels pour augmenter leur mise. 17 % ont bénéficié de l’aide aux créateurs de Pôle emploi sous forme de capital (45 % du montant des indemnités restant dues versées en deux fois). Un regret, l’enquête ne mentionne pas combien d’entre eux, et pendant combien de temps, ont continué à percevoir leur allocation chômage. L’Assedic est pourtant la première source d’aides « indirectes » aux créateurs et il aurait été intéressant de mesurer son importance au regard des besoins financiers. Enfin, pour compléter leur apport personnel, 12 % des entrepreneurs ont sollicité des proches (love money).
3 % des entrepreneurs obtiennent un PCE (prêt à la création d’entreprise)
Ceux qui ont complété leur financement avec des prêts bancaires ou autres représentent environ la moitié des créateurs : 42 % ont obtenu un prêt bancaire au titre de l’entreprise, 7% à titre personnel. 9 % ont accédé à un prêt d’honneur ou à une avance remboursable, 8 % à un prêt Nacre. Et cela peut sembler incroyable mais seulement 3 % des créateurs ont obtenu un PCE accordé par les banques avec la caution de bpifrance (Oséo). Au niveau national, en 2012, Oseo a cautionné 13.000 PCE auprès de créateurs d'entreprise, ce qui ramené aux 242.498 créations d'entreprises (hors autoentrepreneurs) représente un pourcentage de 5,3 % des créations d'entreprise. Pourquoi les créateurs ont-ils si peu recours au PCE ? S’agit-il d’une méconnaissance du dispositif PCE ou d’une volonté des banques de ne pas privilégier ce type de prêt ?
Pourtant, dans l’ensemble, les relations avec les banques semblent bonnes puisque 86 % des entrepreneurs qui ont sollicité un prêt l’ont obtenu ? Sans trop de difficultés… en moyenne, ils ont contacté 2,5 banques. Quant aux garanties demandées, dans 40 % des cas la réponse est « aucune », pour 29 % il s’agit de la garantie d’un organisme de type Oséo, Siagi ou France active. Toutefois, 36 % ont dû fournir une caution personnelle, sur leurs biens ou en faisant appel à une autre personne.
Enquête effectuée auprès de 831 entreprises créées en 2012 hors autoentrepreneurs.
Yves Vilagines
source : http://entrepreneur.lesechos.fr/entreprise/creation/actualites/moins-de-16-000-euros-au-demarrage-pour-la-moitie-des-entrepreneurs-10032841.php
