vendredi 15 juillet 2011

L'entreprise de cet étudiant en informatique de 23 ans ne rame pas


À force de recevoir des demandes d'amis, puis d'amis d'amis, pour réparer les ordinateurs, Benoît Pluquet a décidé de se lancer en tant qu'autoentrepreneur. Il a déposé la marque « Tonton PC » en novembre 2010 et depuis janvier 2011, grâce au bouche-à-oreille, son nombre de clients a doublé.

Lorsque le portable de Benoît Pluquet, 23 ans, étudiant en DEUST informatique à l'université de Valenciennes, sonne pendant les cours, ce n'est pas une invitation à une soirée. Face à de nombreuses demandes de dépannage informatique, il a décidé de ne pas attendre la fin de ses études pour monter sa propre entreprise. Baptisée Tonton PC, elle propose des réparations, des créations de sites Internet et de la formation. « J'ai cherché un nom facile à retenir pour les jeunes et les personnes âgées », explique-t-il. Le Denaisien a aussi redécoré sa voiture, et choisi comme stratégie marketing d'oublier les parkings souterrains. Une technique qui, avec le bouche à oreille, lui a bien servi.


Pour l'instant, c'est la création de sites Internet qui fonctionne le mieux - près de 60 % de son activité. « J'ai vu qu'il y avait de la demande : beaucoup d'entreprises veulent en avoir un mais chez les professionnels, c'est cher. Je m'adresse plutôt aux autoentrepreneurs. » Il demande 600 à 1 500 E le site, référencement inclus. Celui de Tonton PC sert de carte de visite : une société de vente de matériel de cuisine pour la restauration collective en a voulu un sur le même modèle. La semaine prochaine, Benoît Pluquet s'embarquera dans un autre défi : bâtir la vitrine de deux DJ parisiens. « L'aspect artistique sera plus prononcé. » Forcément.

La semaine dernière, il devait distribuer des tracts dans Denain et ses environs pour faire connaître sa deuxième activité : la formation et la réparation. L'étudiant qui s'est passionné pour l'informatique dès l'âge de 12 ans et qui, à 14 ans, laissait des messages de mise en garde aux webmasters des sites mal protégés, se veut un parrain dans la découverte du monde de l'ordinateur. « Je vois des personnes âgées à qui on offre un PC pour Noël et qui veulent utiliser MSN, Facebook... Je vais aussi dans des familles apprendre aux parents comment fonctionne le contrôle parental. Celui qu'ils achètent au supermarché est configuré avec le minimum de protection. »

Il se défend d'utiliser un langage trop technique et veut aussi apprendre aux utilisateurs qu'un ordinateur qui ne fonctionne plus ne doit pas être mis au rebut. Il en a de belles à raconter sur le sujet : « Je suis allé chez une cliente qui avait trois PC. Le premier, au bout d'un an et demi, ne s'allumait plus, alors elle en a acheté un autre.

Qui, deux ans plus tard, a eu le même problème. Puis, le troisième a planté. Dans chaque cas, il suffisait de changer une pièce différente, de 25 à 90 E. »
Amiens et Strasbourg

Dans une ville connue pour les difficultés financières de ses habitants, l'autoentrepreneur veut proposer des prix bas. Une façon aussi de se démarquer de la concurrence. Conscient qu'informatique et business sont deux talents différents (même s'il s'est plutôt bien débrouillé jusque là...), il s'apprête à recruter un commercial. Un autoentrepreneur, comme lui. « Dans un an, estime-t-il, j'ambaucherai peut-être un technicien. »

En attendant, il propose, moyennant un pourcentage, la marque Tonton PC sur Amiens et Strasbourg. Cet été, il créera des sites Internet, s'accordant quand même une petite semaine de vacances. En espérant passer en 2e année à la rentrée. « Ensuite, je travaillerai à 100 % pour mon entreprise. Mais il faut avoir un bagage, on ne sait jamais. » Apparemment, la tête de Tonton PC tourne aussi bien que les ordinateurs dont il s'occupe.


ANNE-GAËLLE BESSE



http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Valenciennes/actualite/Autour_de_Valenciennes/Le_Denaisis/2011/07/10/article_l-entreprise-de-cet-etudiant-en-informat.shtml