En 2017, 591.000 entreprises ont vu le jour. Soit 7 % de plus qu'en 2016. Les créations de micro-entreprises sont particulièrement dynamiques.

La création d'entreprise est particulièrement dynamique en France. Avec 591.000 entreprises créées dans l'Hexagone en 2017, soit 7 % de plus qu' en 2016 , on a atteint un plus haut depuis 2010. Le nombre de créations d'entreprise classiques (hors micro-entrepreneurs et sociétés) s'est même hissé à un niveau encore jamais mesuré par l'Insee depuis la publication de cet indicateur (1987), avec 349.000 nouvelles entités.
 
Globalement, la création d'entreprise est tirée par les microentrepreneurs, dont le nombre a augmenté de 9 % en 2017, soit 19.000 immatriculations supplémentaires. Un chiffre qui détonne par rapport aux années précédentes puisque le nombre de micro-entrepreneurs avait fortement reflué en 2015 (-21 %) sous l'effet d'un changement de législation en 2014 (loi Pinel) et avait stagné en 2016 (-0,3 %).

Plan de soutien aux indépendants

Ces très bons chiffres s'expliquent en partie par le contexte macroéconomique porteur de l'année 2017, mais aussi par les signaux envoyés par les pouvoirs publics depuis la fin 2015. La loi Macron, votée en août 2015, a contribué à desserrer une partie des contraintes qui avaient été ajoutées au statut d'auto-entrepreneur l'année précédente.  La campagne présidentielle a aussi mis le sujet de l'entrepreneuriat à l'honneur et les mesures annoncées début septembre par le Premier ministre dans son  plan de soutien aux indépendants (suppression du régime social des indépendants, doublement des plafonds de chiffre d'affaires pour bénéficier du régime microsocial, année blanche de cotisations sociales pour la première année de création...) sont aussi de nature à avoir convaincu un nombre important de personnes de franchir le pas.
image: https://www.lesechos.fr/medias/2018/01/31/2149335_les-creations-dentreprises-au-plus-haut-depuis-2010-web-0301228952427.jpg
Les créations d\'entreprises au plus haut depuis 2010

Les SAS au plus haut niveau depuis 10 ans

Autre mouvement de fond : l'attractivité des sociétés par actions simplifiées (SAS) se confirme. Elles ont représenté 60 % des créations de société en 2017, après 56 % en 2016 et 48 % en 2015. Les SAS ont atteint aussi leur plus haut niveau depuis dix ans avec 72.500 créations en 2017. La part des SARL, elle, ne cesse de diminuer.
Un double mouvement qui s'explique par la recherche par les chefs d'entreprise du statut juridique le plus souple possible et avec le moins de contraintes. Le fonctionnement de la SAS est peu encadré par la législation, contrairement à la SARL. En revanche, les cotisations sociales et le niveau des prestations sociales, notamment sur la retraite, sont plus élevés pour un gérant de SAS, qui est assimilé à un salarié, que pour un dirigeant en SARL. Ce qui tend à laisser penser que les créateurs d'entreprise sont demandeurs d'une protection sociale qui soit d'un bon niveau, quitte à payer des cotisations plus élevées.
 
Marie Bellan