vendredi 12 décembre 2014

Autoentrepreneurs : trois exemples réussis de création d’entreprises

Autoentrepreneurs : trois exemples réussis de création d’entreprises

LES ECHOS | 
  • Kathryn Smyth a créé une autoentreprise dans la traduction. - D. R.
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  • Maximilien Gonthier a lancé une activité de création de mobilier. - D.R.
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  • Marie-Louise Giraud est autoentrepreneuse dans les services à la personne. - D.R.
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Tester son marché, démarrer avec prudence, oser se lancer... Ceux qui choisissent le régime de l’autoentreprise apprécient la simplicité et le principe : « pas de chiffre d’affaires, pas de taxes ».

Tester son marché dans la traduction

Irlandaise du Nord, Kathryn Smyth arrive à Bordeaux il y a vingt ans pour faire un stage de six mois au conseil régional d’Aquitaine. Finalement, elle ne retourne jamais au Royaume-Uni et fait toute sa carrière en France dans l’environnement, la construction navale ou encore le vin. En 2012, après 18 ans en entreprise, elle décide de se lancer dans la traduction . « J’ai pris un congé pour création d’entreprise et j’ai passé un Master en traduction à l’Université de Bretagne Occidentale, à Brest », explique-t-elle. Son diplôme en poche, elle crée son entreprise en janvier 2012 sous le régime de l’autoentrepreneur, juste avant de déménager à Nantes, en Loire-Atlantique. « C’était un statut qui me permettait de me lancer sans trop de frais, avec une fiscalité allégée et des démarches administratives simplifiées. » Et surtout pour elle, un moyen de tester son idée avec prudence : « C’est un régime qui permet de se lancer, de se faire connaître. J’avais un réseau, mais on ne sait jamais comment ça va se passer. » Après près de trois ans d’activité, son entreprise marche bien, et même très bien. Elle envisage de passer au réel l’an prochain, car son chiffre d’affaires approche du seuil. En tant que traductrice, qui est une profession libérale, Kathryn Smyth peut réaliser jusqu’à 32 900 euros de chiffre d’affaires annuel, avec une tolérance de 2 000 euros. « Sans le statut de l’auto-entrepreneur, je n’aurais pas forcément osé me lancer, affirme-t-elle. Aujourd’hui, au bout de trois ans, j’ai su développer mon entreprise. »

Démarrer avec prudence dans la vente de mobilier

Après dix ans de salariat en tant qu’architecte-paysagiste dans un bureau d’étude, Maximilien Gonthier lance son entreprise de création et de vente de mobilier en juin 2012 . « Je créais déjà depuis plusieurs années du mobilier, des luminaires et des objets de décoration pour moi et mes amis », se rappelle-t-il. Sans aucune expérience de gestion, le jeune nantais choisit le régime de l’auto-entrepreneur car il veut « commencer prudemment ». Pour mettre toutes les chances de son côté, il se fait accompagner par la Boutique de gestion (BGE) Atlantique Vendée sur les conseils de Pôle emploi. « J’ai rencontré des personnes vraiment très compétentes. » Avec la BGE, il suit une formation commerciale, réalise une étude de marché et apprend quelques notions de comptabilité. Puis, grâce à un apport personnel et à un prêt à taux zéro obtenu auprès du Fondes, organisme de financement du réseau France Active, Maximilien Gonthier réussit à réunir 16.000 euros. Cela lui permet de monter sa première collection, de créer son site internet et de faire les salons régionaux pour se faire connaître. Après deux ans d’activité, il se lance même dans lecrowdfunding via le site notrepetiteentreprise.com, afin de récolter des fonds suffisants pour exposer sur le salon Maison&Objet à Paris, un événement « incontournable » dans sa profession. Aujourd’hui, l’entrepreneur de 37 ans continue à gérer son business avec beaucoup de créativité, en espérant que sa jeune entreprise « devienne un jour une PME ».

Oser se lancer dans les services à la personne

Quand elle entend parler pour la première fois du régime de l’autoentrepreneur, Marie-Louise Giraud est alors employée dans une société de ménage à Paris. Agée de 41 ans, elle est encouragée par certains de ses clients à se mettre à son compte. Rapidement, elle obtient l’agrément indispensable pour pouvoir travailler auprès de personnes fragiles – jeunes enfants, personnes âgées de plus de 60 ans et personnes handicapées – et en 2009, quelques mois à peine après la création du régime de l’autoentreprise, elle peut démarrer sa nouvelle activité. Dans un premier temps, elle exerce en parallèle de son travail, mais après un an passé à construire sa clientèle, elle démissionne pour se consacrer totalement à son entreprise de service à domicile et de service à la personne. « Je suis satisfaite, parce que mon chiffre d’affaires n’avait rien à voir avec le SMIC que je touchais quand j’étais salariée », affirme Marie-Louise Giraud. Mais pour pouvoir en vivre, elle a mis les bouchées doubles : « Je travaillais parfois 45 ou 50 heures par semaine, sans compter les heures administratives. » En 2012, Marie-Louise déménage dans la Drôme et emploie une salariée à Paris le temps de la transition. A 46 ans aujourd’hui, elle souhaite relancer son activité dans la région de Valence, toujours sous le régime de l’autoentrepreneur. « Je suis en ce moment une formation d’auxiliaire de vie sociale. Dès que je la termine, je compte relancer mon activité et si ça se passe bien, embaucher à nouveau quelqu’un. » 
Camille Prigent

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